En ce 4 juillet, aux quatre coins du monde, les nombreux amis de Pier Giorgio célèbrent le plus beau jour de sa vie, (1) sa rencontre avec le Christ qu’il a tant aimé.
Unissons notre prière et notre action de grâce pour la vie de Pier Giorgio qui, durant 24 années, a produit les bons fruits de l’Esprit-Saint!
Comme à chaque année, avec Pier Giorgio dans le cœur, je me rendrai célébrer la messe, à pieds, au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.
Les 20 km à parcourir, je vais les franchir pas à pas, avec Pier Giorgio comme compagnon de route en chantant Toujours plus haut ! Il m’entraîne, lui qui montait les 6 km de route entre Pollone et le sanctuaire d’Oropa pour aller prier Marie.
Heureuse journée remplie de grâces à ceux et celles que la vie de Pier Giorgio inspire!
Cette photo, pour le moins surprenante, je l’ai prise à Pollone, le 9 juin 2016. Elle nous donne l’impression que Pier Giorgio escalade le mont Mucrone en ce moment même! Ce cliché peut nous rappeler la réelle proximité spirituelle des bienheureux et des saints avec qui nous tissons des liens d’amitié.
Sur cette affiche, Pier Giorgio, agrippé au rocher, lors de sa dernière escalade, le 7 juin 1925, nous donne un exemple éloquent de la maîtrise de soi dont il faisait preuve. Son désir de franchir des sommets, toujours plus hauts, verso l’alto, avec une si grande force physique, exigeait de la détermination, de l’entrainement et par conséquent, des renoncements. Son amour de la montagne reflétait sa volonté de se surpasser, de se maîtriser, écrivait sa soeur Luciana. (1)
Le saint pape Jean-Paul II a nommé Pier Giorgio patron des sportifs. Quelle bonne idée! Avec tous les efforts que peut nécessiter la pratique de certains sports, le Bienheureux est une réelle inspiration pour les athlètes!
Comme autre exemple de maîtrise de soi, avant de se rendre en montagnes, Pier Giorgio tenait à assister à la messe. Demeurant à jeun, comme l’indiquait la règle, il communiait avant d’entreprendre ses excursions. Il lui est même arrivé de faire son escalade à jeun afin de pouvoir communier plus tard dans la journée. (2)
Aussi, lorsqu’il séjournait à Pollone, tôt le matin, il franchissait, à pieds, les 6 km de montée qui séparent la maison Amétis du sanctuaire Oropa, récitant son Rosaire en chemin, pour assister à la messe et communier. (3) Ce jeûne, auquel il était fidèle, exigeait une bonne maîtrise de lui puisqu’il aimait bien manger! (4)
Même si la montagne représentait un immense attrait pour Pier Giorgio, en certaines occasions, il était capable de renoncer aux joies qu’elle lui procurait afin notamment, de poursuivre ses études ou de respecter ses engagements tel, apporter la communion aux pauvres (5)
Pier Giorgio nous donne l’exemple d’un être unifié ayant une vie énergique. Nous ne devons pas vivoter mais vivre, disait-il. (6) Cette maîtrise se manifestait au quotidien dans ses relations humaines, par son attitude cordiale, son humilité et sa discrétion.
Quel était son secret pour en arriver à cet équilibre entre ses engagements, la pratique de ses sports, les activités amicales, ses études et sa fidélité à sa foi? C’est que Dieu était son pôle d’attraction. Par toi-même, tu ne feras rien mais si tu prends Dieu pour centre de toutes tes actions, alors tu arriveras au but, écrivait-il à un ami, le 15 janvier 1925. (7)
La maîtrise de soi dans notre agir et nos paroles, quel beau fruit de l’Esprit à cultiver. Avec ce magnifique chant de la communauté de l’Emmanuel, demandons à l’Esprit-Saint de nous inspirer à porter du fruit en abondance dans un monde qui en a tant besoin: Esprit de lumière, Esprit créateur
FRASSATI, Luciana, Les jours de sa vie, p.29
CLAUDE, Robert, Pier Giorgio Frassati, jeune témoin pour aujourd’hui, p. 97
Regardez bien ces photos. Nous y voyons l’homme des huit béatitudes. C’est ainsi que, le 27 mars 1979, le futur pape saint Jean-Paul II, à ce moment cardinal Karol Wojtyla de Cracovie, a présenté Pier Giorgio alors qu’il s’adressait à des universitaires. (1)
Heureux les doux, ils recevront la terre en héritage. (Mt 5,5) Voici l’une des béatitudes que la vie de Pier Giorgio révèle. Les personnes qui ont eu la joie de le côtoyer ont été fascinées par la douceur de cet homme. Tous étaient charmants mais l’un d’eux me frappa par son charme particulier. Une force d’attraction se dégageait de toute sa personne, imprégnée de douceur. (2)
La douceur de Pier Giorgio, fruit de l’Esprit-Saint, se remarque d’abord dans son regard. Puis, elle s’exprime dans sa présence attentive à l’égard des siens. Il sait les écouter, les consoler et les encourager. Son attention pleine de bonté est inestimable pour ses proches. (3
Prendre soin des autres exige une grande douceur afin de respecter le rythme plus lent de celui qui est âgé ou malade. Auprès des personnes à qui il rend service, à l’hospice du Cottolengo, et lorsqu’il visite ses conquêtes, les pauvres, (4) Pier Giorgio agit avec bonté, délicatesse et grâce. Ses amis en témoignent. (5)
De plus, sa délicatesse l’amenait à ne pas répliquer lorsqu’on lui faisait des reproches injustifiés. Et ce fut plusieurs fois le cas depuis son enfance jusqu’aux derniers jours de sa vie. (6) Cependant, sa douceur n’était pas synonyme de faiblesse. Lorsque nécessaire, Pier Giorgio pouvait agir avec conviction afin de défendre sa famille, sa foi, son drapeau.
Un autre domaine où sa douceur se révèle, c’est dans son attrait pour la nature, le jardinage et les fleurs. Enfant, sa délicatesse d’âme le faisait s’émerveiller devant les serres ou devant les fleurs des champs qu’il cueillait pour les offrir à son arrière grand mère ou pour décorer son église. (7) Et lorsqu’un pauvre décédait, des fleurs, il en apportait pour décorer leur cercueil. (8)
Enfin, sa prière était, elle aussi, empreinte de douceur. Les gens l’ont vu profondément recueilli en plusieurs circonstances, avec son chapelet à la main ou avec le regard comme transfiguré lors de son action de grâce après la communion.
Pour ajouter un supplément de douceur à nos paroles et à nos gestes, n’hésitons pas à demander l’intercession de l’Homme des huit béatitudes. Et reprenons ce chant de Robert Lebel : Mille fois bienheureux.
FRASSATI, Luciana, Les jours de sa vie, p. 219
MARMOITON, Victor, Pier Giorgio Frassati, p.5
DESJOBERT, Charles, Prier 15 jours avec Pier Giorgio Frassati, p. 45
Dans les récits qui suivent la Pentecôte, nous assistons au début de la mission des apôtres. Ils annoncent la Bonne Nouvelle de la résurrection du Christ et de nombreux disciples se font baptiser. Ceux-ci étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. Ac 2,42
Lorsque je médite ce texte, en pensant à la fidélité de Pier Giorgio qui se manifestait de différentes manières, je réalise que celles-ci correspondent bien aux quatre assiduités des disciples.
L’assiduité à l’enseignement des Apôtres
Pier Giorgio nourrissait fidèlement sa vie spirituelle notamment dans la lecture des épîtres de St-Paul dont il s’inspirait. (1) Aussi, il approfondissait la vie de sainte Catherine de Sienne, les écrits de saint Thomas d’Aquin, de saint Augustin et de saint Dominique. (2) Ces lectures gardaient vive la flamme de son amour pour Dieu même s’il fréquentait des groupes plutôt imperméables à la foi, notamment le milieu universitaire et le monde politique, avec la montée du fascisme.
L’assiduité à la communion fraternelle
Pier Giorgio cultivait au plus haut point l’amitié, l’amour fraternel; de fait, on ne peut imaginer homme doté de sentiments plus nobles, ni sachant montrer plus de fidélité, écrivait sa sœur Luciana. (3) Et cette amitié, que ce soit à l’université, avec ses compagnons d’escalade ou avec les Types louches, elle avait vraiment une saveur chrétienne. Ceux qui l’ont côtoyé diront: Pier Giorgio plaçait toujours le Seigneur entre lui et nous, comme un trait d’union et le Seigneur, source de toute affection chrétienne, sanctifiait notre amitié et notre joie. (4)
Il avait la même fidélité à d’autres amis, les pauvres et les malades qu’il visitait dans le quartier du Cottolengo. Il passait tout son temps libre, le plus discrètement possible, à donner de son temps, de son argent, de sa joie, de son amitié fidèle, de son cœur. (5)
L’assiduité à la fraction du pain
À l’âge de 10 ans, sa première communion marque un tournant dans la vie de Pier Giorgio, quelque chose d’indicible s’est produit en son âme. (6) Vers l’âge de 12 ans, alors qu’il poursuit sa scolarité à l’Institut social dirigé par les jésuites, il obtient, non sans difficultés, la permission de communier à chaque jour, ce qui devientsa plus haute raison de vivre. (7) Il garde cette assiduité même lors de ses vacances en campagne, à Pollone. Afin d’être à l’heure pour participer à la messe, il se faisait astucieusement réveiller par le jardinier! (8) Et il restait fidèle à la communion régulière, même quand cela supposait de grands efforts, tel le maintient du jeûne lors d’une excursion en montagne. (9)
L’assiduité aux prières
L’âme de Pier Giorgio était affamée de divin… il élevait son cœur et son esprit vers Dieu. (10) Déjà à 13 ans, il s’est donné un programme de vie spirituelle auquel il est demeuré fidèle. (11) Il faut la prière continue afin d’obtenir de Dieu cette grâce sans laquelle nos forces sont insuffisantes, disait Pier Giorgio (12) Que ce soit lors de ses excursions à la montagne, lors un trajet en train, durant son parcours vers le sanctuaire d’Oropa ou lors de ses nuits d’adoration, on le voyait souvent recueilli avec son chapelet à la main. La prière est devenue la respiration de son âme. (13)
Afin de permettre à la fidélité, fruit de l’Esprit-Saint, de croître en nous, inspirons-nous de l’assiduité de Pier Giorgio. Chaque jour, prenons un temps d’intimité avec Dieu en choisissant la forme de prière qui nous convient et nourrissons nos amitiés spirituelles porteuses de joie!
FRASSATI, Luciana, Les jours de sa vie, p. 183
DESJOBERT, Charles, Prier 15 jours avec Pier Giorgio Frassati, pp. 13 et 66
FRASSATI, Luciana, Les jours de sa vie, p. 147
CLAUDE, Robert, Pier Giorgio Frassati, jeune témoin pour aujourd’hui, p. 40
BABEAU, M-É, Bienheureux Pier Giorgio Frassati, vers le haut, p. 13
FRASSATI, Luciana, Les jours de sa vie, p. 36
Ibid, p. 7
Ibid, pp 64-65
CLAUDE, Robert, Pier Giorgio Frassati, vers le haut, p. 97