Servir le Roi des rois

Ce dernier dimanche de novembre, c’était la fête du Christ-Roi, Celui qui règne sur le Royaume d’amour déjà perceptible à chaque fois qu’un geste charitable est posé.  Ce Roi pas comme les autres, Pier Giorgio l’a reconnu dès son enfance, notamment lors du passage du viatique (pain eucharistique destiné à une personne en fin de vie). Au moment où une religieuse l’invita à s’agenouiller, comme on le fait devant un roi, spontanément, Pier Giorgio s’exclama: « Et lui est le roi des rois ». (1)

L’évangile de cette fête, (Mt 25, 31-46), Pier Giorgio l’a incarné dans sa vie; il a su reconnaître le Christ et le servir à travers ses humbles gestes du quotidien.  Une de ses citations en témoigne: « Jésus me rend visite chaque jour par la communion et moi, je la lui rends bien modestement en visitant les pauvres. » (2)  Mais, il y a bien plus, regardons de plus près:

« J’avais faim et vous m’avez donné à manger »

Pour Pier Giorgio, « visiter les pauvres, c’était visiter Jésus. Rayonnant de joie et les bras chargés de provisions, il passait d’une mansarde à l’autre jusque dans les coins les plus reculés de la ville ». (3)

« J’étais nu et vous m’avais habillé »

C’est bien ce qu’a fait Pier Giorgio, encore enfant, lorsqu’il a retiré ses chaussettes et ses souliers pour les offrir au petit d’une maman qui demandait l’aumône. (4)  Et cette générosité s’est poursuivie toute sa vie, notamment le jour où Pier Giorgio est revenu à la maison à -12 degrés, en veston, car « il avait donné son manteau à une personne qui n’en avait pas ».  (5)

« J’étais malade et vous avez pris soin de moi »

Dès l’enfance, Pier Giorgio porte une attention à celui qui est malade alors qu’il choisi de prendre son repas avec un enfant qui était en retrait des autres car il avait une maladie de peau. (6) Pensons aussi à toutes ses visites à la maison de santé du Cottolengo.

Et cette bienveillance, il l’a manifestée jusqu’à la fin de sa vie lorsqu’il écrit une dernière note de sa main presque paralysée afin qu’on porte un médicament à une personne nécessiteuse.

« J’étais en prison et vous m’avez visité »

En s’impliquant auprès de la St-Vincent de Paul, Pier Giorgio devait côtoyer des personnes vivant des situations délicates, notamment des gens qui avaient un casier judiciaire et il n’en était pas scandalisé. (7) Mais surtout, par son attention aux autres, il permit à de nombreuses personnes de sortir de la prison de l’indifférence…

« J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli »

Pier Giorgio ne faisait pas seulement bon accueil à ses amis.  Sa sœur, Luciana raconte qu’un jour, une femme avait manifesté de l’hostilité à l’endroit de Pier Giorgio. Ce dernier demanda à cette dame la raison de sa fureur. Et, portant une attention particulière à sa misère, il inscrit son nom dans le carnet d’adresses de ceux envers qui il était bienfaisant. (8)

Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? Tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? Tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?

Cette parole d’évangile est un résumé de l’empressement qu’avait Pier Giorgio à faire autant de bien, discrètement, car pour lui « le vrai bien devait être fait par inadvertance, peu à peu, quotidiennement ».  (9)

Comme Pier Giorgio, à notre tour, nous avons cette capacité d’amour qui contribue à faire grandir, au jour le jour, le Royaume du Christ Roi!


  1. Luciana FRASSATIPier Giorgio Frassati. Les jours de sa vie, p.36
  2. Ibid p.213
  3. Victor MARMOITON, Pier Giorgio Frassati, Apostolat de la prière, p.201
  4. Luciana FRASSATIPier Giorgio Frassati. Les jours de sa vie, p.20
  5. Ibid, p.103
  6. Ibid, p.20
  7. Ibid, p.128
  8. Ibid, p. 80
  9. Charles DESJOBERTPrier 15 jours avec Pier Giorgio Frassati, p.71