- Poursuivons notre démarche d’intériorité vers le 4 juillet en s’arrêtant sur la grande prière de l’Église: l’eucharistie; ce don merveilleux fait par Jésus au soir du Jeudi Saint.
Pour ceux qui connaissent la vie de Pier Giorgio, ce n’est pas un secret, l’eucharistie prenait une place de choix dans sa spiritualité. Enfant, il participait régulièrement à la messe aux côtés de sa mère. Et le 19 juin 1911, à l’âge de 10 ans, lors de sa première communion, « quelque chose de plus élevé, indicible, s’est produit en son âme ». La messe est devenue une priorité. Loin d’être l’observance d’un rite, il y vivait un cœur à cœur intense. Sa sœur Luciana mentionne notamment qu’il ne sortait pas de l’église sans avoir terminé de lire son missel car ce qu’il voulait dire à Jésus était d’une importance extrême. (1)
Deux ans plus tard, invité par le père Lombardi à communier chaque jour, cette pratique est devenue, et ce, jusqu’à son décès « sa plus haute raison de vivre ». (2) L’eucharistie, souvent vécue à l’église de la Crocetta ou au sanctuaire à Oropa, était un rendez-vous fraternel avec Celui qu’il contemplait, qu’il recevait intimement et qui le poussait vers les autres, particulièrement les pauvres.
Pour demeurer fidèle à ce rendez-vous, il était prêt à beaucoup. Le matin, se faire réveiller discrètement par le jardinier, retarder un départ pour la montagne ou demeurer à jeun de très longues heures afin de pouvoir communier. De plus, s’il le pouvait, il servait la messe.
Après la communion, en prenant le temps de vivre son action de grâce, il profitait de ce moment privilégié de proximité avec le Christ qui nourrissait son âme. Des témoins racontent que, respectueusement, on passait près de lui sur la pointe des pieds. On s’émerveillait de le voir agenouillé, son visage ruisselant de larmes. (3)
Récemment, lors d’une célébration de la fête du Saint-Sacrement, la participation à l’eucharistie ainsi que le sens de la communion étaient merveilleusement expliqués par un ami prêtre. Voici des propos éclairants que j’ai retenus:
- Dans la communion, le Christ touche mon corps, je deviens un prolongement de la vie du Christ.
- Plus je communie, plus je me laisse travailler par le Christ alors, je ne sais plus trop où s’arrête sa présence et où débute la mienne.
- Dans la communion, le Christ investit ma vie, il fait corps à corps et cœur à cœur pour que je transpire l’Évangile.
- L’eucharistie rend le Christ visible aujourd’hui par moi. Je suis invitée à devenir de plus en plus Celui que je reçois!
Ces propos résument tellement bien le témoignage de vie de Pier Giorgio. En communion de prière avec lui, lorsque c’est possible, je participe à l’eucharistie au cours de cette neuvaine. Et pour m’intérioriser à la communion, je médite ce chant qui traduit bien la beauté de ce sacrement!
Poursuivre la lecture avec l’oraison.
- Luciana, FRASSATI, Les jours de sa vie, P. 36
- Ibid, p. 48
- Ibid, p.132