À l’occasion de mes 50 ans, je souhaitais vivre un voyage significatif pour souligner mon demi siècle d’existence. Pendant un temps, j’ai envisagé aller de nouveau en Israël. Mais lorsque, le 21 juin 2015, le pape François a annoncé une année Pier Giorgio Frassati en Italie, mon intérêt s’est tourné vers Turin! De plus, la ville de Lyon m’attirait, notamment pour participer à une célébration animée par le groupe de chants chrétiens Glorius, à l’église Ste-Blandine.
En pensant à ce projet de voyage, en août 2015, j’ai découvert un site internet d’hospitalité chrétienne, www.ephatta.com, qui offre aux voyageurs la possibilité de loger chez des particuliers. Rapidement, je me suis inscrite sur cette plateforme et en novembre, j’ai reçue une première invitée, Geneviève, originaire de… Lyon. Ensuite, en décembre, une deuxième voyageuse est venue loger à la maison et celle-ci demeurait à… Turin! Ces rencontres formidables me donnaient la chance de me trouver facilement un logement lors de mon éventuel voyage. Ces coincidences me font toujours sourire, je les nomme: ClinDieu!
Le voyage, je planifiais le vivre au début du mois de juin. Cependant, mon frère était en attente d’une chirurgie lors de laquelle je souhaitais être auprès de lui. L’attente fut longue et mon projet commençait à être compromis. Le 28 avril, mon frère a été informé que l’intervention se tiendrait le 2 mai. Lorsque j’analyse la situation à posteriori, cette date ne pouvait pas mieux convenir, notamment en ce qui concerne mon horaire de travail car je pouvais prendre des congés qui auparavant auraient été difficiles à obtenir. Et, à quatre semaines du départ, j’ai pu sans difficulté me procurer un billet d’avion. Heureuse providence!
Au mois de mai, après le succès de l’intervention chirurgicale de mon frère, j’ai pu me consacrer à l’organisation du voyage. Concernant mon hébergement, j’ai communiqué avec la première personne qui avait logé chez moi, Geneviève. En plus de l’hospitalité qu’elle m’offrait, elle m’a proposé de parcourir avec moi le trajet sur les pas de Pier Giorgio. Quelle formidable idée à laquelle j’ai rapidement consentie! Jusqu’au départ, tout le voyage s’est organisé sans encombre et dans la joie!
Le 7 juin, après une balade de trois jours dans la splendide ville de Lyon, Geneviève et moi sommes parties pour Turin. Là, nous avons été chaleureusement hébergées par Sylvie et Hugues, les parents de celle qui avait séjourné chez moi en décembre. Ceux-ci, comme par hasard demeurent à 15 minutes à pieds de la cathédrale St-Jean-Baptiste! (Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito, disait Albert Einstein!)
Première escale, la cathédrale, à la chapelle où repose le corps de Pier Giorgio. Auprès de son tombeau, pendant une heure, j’ai pu lui manifester tous mes mercis. Un moment que je n’oublierai jamais tant il a été intense en émotions!
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Puis, pendant deux jours, avec Geneviève et Sylvie, j’ai marché dans cette magnifique ville royale, admirant ses monuments et m’imprégnant de son histoire.
Mais surtout, j’ai foulé les pas de Pier Giorgio en visitant les différents lieux qu’il fréquentait. Les églises où il célébrait sa foi, le quartier du Cottolengo où il visitait les malades, le quartier de la Crocetta où il résidait et le parc Valentino sur le bord du fleuve, le Pô.
À chacun de ces endroits, une page de son histoire, si bien racontée par sa sœur Luciana, remontait à ma mémoire et me permettait de vivre des moments touchants et impérissables. Il était facile d’imaginer Pier Giorgio se déplacer vers l’école en tramway, marcher en toute hâte pour aller rendre service à une famille démunie ou se rendre prier la nuit à Santa Maria de la Piazza.
Par la suite, j’ai sillonné avec joie le village alpin de Pollone où Pier Giorgio passait tous ses étés. D’abord, dans la Villa Amétis, quelle joie de s’arrêter pour un moment d’intériorité dans les deux chambres de Pier Giorgio, celle qu’il occupait lors de ses séjours et celle qui a été reconstituée tel qu’elle était lors de son décès. Là, j’y ai déposé un carnet où sont inscrits de nombreux noms, ceux des personnes que je souhaitais présenter à son intercession.
Aussi, comme il fut bon de parcourir les rues du village, particulièrement celle qui porte son nom, m’arrêtant au cimetière d’où il a été exhumé pour rendre hommage à sa famille qui repose là.
Poursuivant la route, que de paix j’ai ressentie au sanctuaire Notre-Dame d’Oropa, juché à 1200m dans les montagnes. Là, il est fascinant de visualiser le chemin que Pier Giorgio devait parcourir, à jeun le matin, pour se rendre de la maison jusqu’à l’église située à 600 m de dénivelé, afin de participer à l’eucharistie. Vraiment, je suis impressionnée!
Dans la foulée du montagnard qu’était Pier Giorgio, j’ai emprunté un sentier pour aller plus haut, toujours plus haut, là où la beauté de la création nous permet de se rapprocher de Dieu.
Enfin, pour retourner en France, j’ai traversé les Alpes en passant par un col signifiant dans la vie de Pier Giorgio, celui du Petit St-Bernard. Quelle expérience époustouflante!
Tout au long du parcours, j’ai rencontré plusieurs personnes pourvues d’une grande richesse d’être. Elles ont toutes contribué au succès de cette aventure par leur générosité et leur jovialité. À l’égard de chacune, je veux exprimer ma profonde gratitude.
En tous lieux, je me suis sentie portée, accompagnée, afin de réaliser une expérience joyeuse qui se poursuit dans l’aujourd’hui. Dans ce contexte, il m’est permis de croire que Pier Giorgio a veillé au bon déroulement de ce pèlerinage et plus que jamais, je souhaite me laisser inspirer par sa vie et espérer qu’il attire d’autres cœurs à marcher dans son sillage.
Annie